Pour l’écologie, mobilisez-vous sans compter - L’édito JUSTICE du 11 juin 2021
La période que nous vivons détermine notre capacité à tenir les objectifs climatiques de l’Accord de Paris, et à enrayer la 6e extinction des espèces. Elle nous dira également si nous sommes capables de dessiner une société dans laquelle chacune et chacun aura droit à un environnement sain. Nous affirmons que les lois de l’économie ne sont pas au-dessus des lois de la nature, et rappelons qu’elles ne doivent pas supplanter les impératifs de solidarité sociale. Le rappeler est un labeur quotidien. Souvent nous avons le sentiment de prêcher dans le désert.
Alors ne boudons pas nos avancées, quand de contrées parfois lointaines, nous proviennent des bonnes nouvelles. Je pense ici à l’abandon du mega-oléoduc Keystone qui devait amener 830 000 barils de pétrole par jour des sables bitumineux de l’Alberta jusqu’au centre des Etats-Unis. Parfois la lutte paie. Entendons également l’appel détonnant de Fatih Birol, (directeur de l’Agence internationale de l’énergie,) à en finir réellement avec les énergies fossiles. Cette prise de position constitue une lueur dans la nuit. Mais il n’est pas temps de relâcher nos efforts. Il nous faut continuer à nous engager partout où c’est nécessaire, pour engager la bifurcation écologique dont la planète a besoin.
De ce point de vue, combat culturel et confrontation électorale sont les deux faces d’une même médaille. La société ne se transforme que par la mise mouvement des idées et des personnes. Et nous ne devons négliger aucun aspect des tâches à accomplir pour créer les conditions du changement.
Voilà pourquoi je veux rappeler que le premier tour des élections régionales approche. Il nous reste dix jours pour nous mobiliser. Parce que chaque voix compte. La crise climatique et écologique s’accélère. L’enjeu est à la fois simple et crucial : transformer nos modes de production et de consommation, mais aussi notre pacte social, pour garantir que la vie humaine sur Terre demeure possible demain encore pour toutes et tous. Cette bataille-là se mène à tous les niveaux, avec mes collègues du Groupe Verts/ALE au Parlement européen, au Sénat, à l’Assemblée nationale. Nous devons aussi porter ces combats à travers les régions de France comme nous l’avons fait avec succès lors des municipales.
Les écologistes croient en la force de l’action publique. Nous savons qu’il est possible de reprendre notre économie et notre société en main, de mobiliser les acteurs des régions et au-delà, pour construire un avenir meilleur, respectueux du vivant et créateur d’emplois.
Antoine Maurice, tête de liste en Occitanie, propose la transformation des emplois de l’aéronautique, dont l’existence est directement menacée par la crise climatique, et le développement de milliers d’emplois dans des secteurs durables comme l’agriculture et viticulture, le génie écologique et l’éco-tourisme. Nicolas Thierry, tête de liste de la région Grande-Aquitaine, fait de la protection du vivant et de la conversion écologique de l’économie ses priorités. Karima Delli, tête de liste de la région Hauts-de-France, prévoit une Banque publique d’investissement régionale pour le climat et l’emploi. Ni les unes, ni les autres, ne se laissent abattre par la force dévastatrice de l’économie financiarisée, mue par le seul appât du gain. Toutes et tous ont confiance en la capacité de leur région, de leur territoire, des acteurs qui y vivent, à construire un avenir meilleur.
Les écologistes sont cohérents. Du Parlement européen aux régions, nous savons que nos victoires pour le vivant et la justice sociale dépendront de nos capacités à mobiliser toutes les forces vives, à l’intérieur comme à l’extérieur des institutions. Pour reprendre la finance en main et lutter contre les paradis fiscaux : Eliane Romani, tête de liste dans le Grand Est, s’inscrit dans la continuité du combat mené par les écologistes, notamment par Eva Joly, au Parlement européen, avec son intention de proscrire -via un Observatoire des finances publiques- tout partenariat avec des entités qui pratiquent l’évasion fiscale et préviennent les conflits d’intérêt. Stéphanie Modde, tête de liste en Bourgogne Franche-Comté, s’engage à mettre fin aux investissements financiers et économiques de la région dans les énergies fossiles, un combat que nous menons avec acharnement à Bruxelles.
Les écologistes, enfin, sont déterminés à agir pour la justice sociale. Ainsi de Jean-Laurent Félizia, tête de liste en Provence Alpes Côte d’Azur, qui souhaite mettre en place une agence environnementale de santé pour coordonner l’action des acteurs de la région et garantir l’accès aux soins, et la santé environnementale face aux pollutions. Fabienne Grébert, en Auvergne Rhône-Alpes, fait de la jeunesse l’une de ses priorités et annonce la mise en place d’un revenu d’autonomie pour les jeunes de 18-25 ans sans ressources. Charles Fournier, tête de liste de la région Centre Val-de-Loire, propose la création de 20 000 emplois écologistes et solidaires et le déploiement des projets Territoire zéro chômeur de longue durée.
Face aux projets traditionnels d’aménagement du territoire, du centre de stockage de Bure aux nouveaux aéroports en passant par les routes et mega-fermes agricoles, élire des écologistes en tête de nos régions permettra aussi de faire cesser les atteintes au vivant et la surexploitation des sols. Ainsi, Claire Desmares, qui porte l’écologie en Bretagne, veut sanctuariser les espaces naturels, forestiers, littoraux, notamment en zone périurbaine et vise un objectif de zéro artificialisation nette d’ici 2030. Jean-Pierre Marchau propose, plutôt qu’une nouvelle route du littoral construite en ponctionnant de la pierre dans des zones riches en biodiversité, des transports en commun propres et accessibles, sur l’ensemble de l’île de la Réunion. Quant à Matthieu Orphelin, tête de liste en Pays de la Loire, il propose un big-bang des transports collectifs -ferroviaire, vélo, et offre étendue de gratuité- dans cette région qui a été marquée par plusieurs décennies de conflit autour du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Partout, les écologistes portent des propositions fortes.
Notre avenir commun se joue dans chaque parcelle de territoire.
Il nous reste dix jours pour mener campagne. Dix jours, pour que l’emportent ambition, cohérence, et détermination face aux crises qui nous traversent. Dans dix jours, nous voterons. À chacune et chacun de nos candidat·es sur le terrain, je souhaite bonne chance et je dis merci pour leur engagement. Dans une campagne ou le sordide le dispute parfois au ridicule, le drapeau vert de l’écologie est dans leurs mains, porté avec énergie et honneur. Pas une voix ne doit manquer à leur appel.