La faillite climatique des banques - L’édito JUSTICE du 29 octobre 2020

Malgré leurs promesses, les banques françaises nous conduisent droit à la catastrophe.

Quatre degrés d’ici à 2100. Quatre degrés de réchauffement vers lesquels BNP Paribas, le Crédit Agricole, BPCE, le Crédit Mutuel, la Banque Postale et la Société Générale s’apprêtent à nous conduire, d’après le rapport publié mardi 27 octobre par l'ONG Oxfam. A elles seules les banques affichent une empreinte carbone près de huit fois supérieure aux émissions de gaz à effet de serre de la France entière...

Pourquoi ? Parce qu’elles investissent massivement l’argent de leurs clients, le votre, le mien, celui de nos parents et de nos enfants, dans des industries polluantes qui détruisent la planète. Depuis 2015, elles ont injecté 200 milliards d'euros de financement dans les énergies fossiles. Et s'entêtent encore dans ces financements mortifères : les nouveaux projets de pétrole et de gaz représentent 40% des émissions de leur portefeuille de crédits aux entreprises. Résultat ? Avec 4 degrès de plus et à l’horizon 2100, le niveau de la mer s’élèvera de 40cm à un mètre sur le littoral français, les feux de forêt augmenteront de plus de 40 % et les canicules en région parisienne s’étaleront en moyenne sur 21 à 94 jours, contre 7 aujourd’hui.

Non, nous ne sommes pas impuissant.e.s face au secteur de la finance. D'ailleurs, en réponse aux mobilisations citoyennes, celui-ci a déjà bougé, notamment en cessant son financement du charbon. Il faut aller plus vite, et plus loin : nous avons besoin, d’urgence, de règles contraignantes pour imposer aux banques, assurances et réassurances, de sortir enfin du financement des énergies fossiles et des activités qui nuisent à la biodiversité et aux droits humains. D'ailleurs, c'est ce qu'a demandé jeudi dernier le Parlement européen au sujet de la lutte contre la déforestation. Engageons-nous ensemble, pour qu’enfin les banques cessent de se commettre avec des entreprises qui développent des projets incompatibles avec le climat. Et pour que nous cessions d’investir, contre notre gré, dans notre perte.

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