COMMUNIQUÉ - Taxonomie européenne : L’alliance du gaz et du nucléaire, au mépris du climat, de l’environnement et des citoyens
La Commission européenne publie aujourd’hui sa proposition définitive de nouvel acte délégué déclinant la taxonomie européenne, cette liste qui labellise les investissements “verts”. Il n’y avait plus de suspense mais c’est confirmé : sous la pression des états pro-gaziers alliés à Emmanuel Macron, la Commission reconnaît comme investissements verts les investissements dans le gaz et le nucléaire. Une honte.
Pour Marie Toussaint, eurodéputée écologiste : “Au Parlement européen il y a quelques jours, Emmanuel Macron s’est encore présenté comme un acteur clé de la lutte contre le changement climatique… Mais nous ne sommes pas dupes. Depuis le début de son mandat, Macron défend un modèle productiviste et destructeur, et tourne le dos aux énergies renouvelables. Dernier exemple en date ? Le scandaleux soutien du Président à l’inclusion du gaz et du nucléaire comme investissements verts dans la taxonomie européenne.”
“Depuis des mois, le gouvernement français s’est allié avec les pays pro-gaz européens, les eurodéputés LREM ne perdant pas une occasion de soutenir le gaz. Le deal : je soutiens ton gaz si tu soutiens mon nucléaire, pour qu'ainsi ces deux énergies soient intégrées dans la taxonomie européenne, cette liste qui labellise les investissements "verts".”
“Qui plus est, malgré les quelques jours de pseudo "consultation" qu'a daignés accorder la Commission sur un sujet aussi essentiel que l'avenir énergétique de l'Union, ni les scientifiques, ni les investisseurs, ni les écologistes n'ont été écoutés. La Commission entérine ainsi que nous ne tiendrons pas les objectifs du Green Deal, sans même un débat public digne de ce nom."
"Pire, l'acte délégué définitif devrait céder plus encore aux forces de l'argent, en affaiblissant les conditions nécessaires à l'octroi du label vert. Quand les États membres utilisent la plume des lobbies, c'est le climat, la justice sociale et la démocratie qui reculent."
“Avec ce deal, c’est la porte grande ouverte aux investissements publics et privés dans le nucléaire et le gaz fossile. Car oui, si la taxonomie était initialement prévue pour réorienter les flux privés, personne n’est dupe : les références à la taxonomie se sont subrepticement immiscées dans une grande partie des textes européens cadrant des investissements publics, comme par exemple la réglementation sur les infrastructures énergétiques. Nos fonds publics, censés être exemplaires, risquent ainsi d’être dévoyés : demain c’est l’argent du contribuable qui pourra financer des projets climaticides, sous couvert de label Vert. La Commission européenne mine ainsi considérablement la crédibilité de l'UE et de son Green Deal.”